A une dizaine de kilomètres de Bagnols sur Cèze, la Roque-sur-Cèze, classé parmi les plus beaux villages de France, compte en tout et pour tout 179 âmes, quelques privilégiés qui vivent dans un petit coin idyllique, véritable paradis en pierre.
Pour visiter le village, il faut traverser le pontqui enjambe la Cèze de ses douze arches. Classé Monument Historique, il date du XIIIe siècle. Son appellation "Pont de Charles Martel" reste une énigme car l'ancien roi de France n'a aucun lien avec l'histoire de la Roque.
On se gare sur les berges de la Cèze, ombragées de platanes, qui protègeront les véhicules des ardeurs du soleil.
Le décor est de suite planté et depuis la parcelle de vigne plantée au pied du village, on peut admirer le bourg médiéval, accroché en amphithéâtre sur son éperon rocheux.
En montant jusqu'à l'église paroissiale, construite en 1883, on commence déjà à avoir un joli panorama sur les maisons du village. Mais il faut encore grimper pour en saisir toute la majesté.
Le village est entièrement piétonnier et les maisons se serrent au pied du château, le long de calades aux noms pittoresques. Les plus courageux passeront par la rue rompe-cul, qui porte bien son nom, pour accéder au sommet du village.
Les belles maisons en pierre sont habillées d'une belle végétation méditerranéenne, lauriers roses, vignes vierges, cyprès, micocouliers... qui apportent aux ruelles des touches de couleurs dès le printemps.
Les noms de rue évoquent également le passé séricicole de la Roque-sur- Cèze : la traverse des mûriers, la rue de la magnanerie... et on remarque de nombreux mûriers, dont le rôle n'est aujourd'hui qu'ornemental, mais dont les feuilles nourrissaient les vers à soie au XVIIIe et XIXe siècles.
Les ruelles s'entrelacent, s'entrecroisent et montent jusqu'au Château du XIIe siècle, et en arrivant sur l'esplanade bordée des vestiges des remparts, on regrette de trouver porte close : le Château est une résidence privée et ne se visite pas. On en profite pour admirer la Chapelle romane également du XIIe accolée au château et dont le chevet est orné de "dents d'engrenage". C'est une propriété privée également et elle n'est ouverte à la visite que ponctuellement. Heureusement le superbe panorama nous récompense de tous les efforts concédés pour accéder au sommet du village et on peut admirer la Cèze serpenter dans la Vallée dans un océan de vignes, de garrigues et de bois.
On pourra continuer à flâner dans le village, regarder les joueurs de pétanque place des Marronniers, se rafraîchir à l'ombre du mûrier, au bistrot de la roque, place Palou. Place ainsi nommée en hommage à Jean Palou, aubergiste et artiste, connu comme le loup blanc dans les années 50. Il comptait Jean Carmet et Marcel Amont parmi ses clients réguliers. Il fut l'un des initiateurs de la restauration du village, en partie en ruine à l'époque.
A quelques centaines de mètres du village, les célèbres Cascades du Sautadet, méritent le détour. La Cèze a taillé ici son chemin avec violence à travers un massif calcaire qui barrait son passage, et l'eau s'écoule dans un spectaculaire dédale de crevasses et de marmites de géant.
Le site est dangereux et il est strictement interdit de s'y baigner. Elle n'est autorisée qu'en aval des cascades du Sautadet, la où la Cèze cesse sa fureur torrentielle pour retrouver un calme propice à la baignade. Le nom Sautadet viendrait de l'expression « le saut d'Hadès » (Dieu grec des Enfers). Cette interprétation confirmerait la dangerosité du site qui compte 23 décès en
20 ans.
Un réseau d'environ 300km de sentiers et de chemins a été aménagé et balisé. La région est également très appréciée des cyclotouristes qui parcourent la campagne à la découverte des villages et hameaux.
A moins de 8km de la Roque-sur-Cèze, les villages de Cornillon, Goudargues méritent une petite hâlte. Ne manquez pas de visiter la Chartreuse de Valbonne, ensemble monastique d'une ampleur impressionnante, nichée dans un vallon au coeur d'une forêt dense.